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David Braun National Geographic News 19
septembre 2001
traduit et adapté par Armelle Guyot
Lancienne baleine qui marche fait la
lumière sur lancêtre des géantes de locéan
Les scientifiques ont trouvé des squelettes
fossilisés de 2 nouvelles espèces de baleines primitives avec des membres, doigts et
orteils bien développés, confirmant lévidence du point de vue génétique, que
lhippopotame est lanimal terrestre moderne le plus proche des géantes de la
mer.
Il est connu, depuis longtemps, que les baleines sont des mammifères qui
sinstallèrent dans la mer il y a environ 50 millions dannées. Mais quel est
leur lien aux autres mammifères, ce sujet est toujours controversé.
" Les baleines sont des animaux à sang chaud comme nous cest
connu depuis longtemps " nous dit le paléontologue Ph. D. Gingerich de
luniversité du Michigan. " Cependant elles sont si différentes des
autres animaux à sang chaud et à fourrure quelles en sont mystérieuses :
saura-t-on comment elles en sont venues à vivre dans la mer et quels ancêtres elles ont
pu avoir sur terre ? "
(
) La découverte des fossiles de baleines qui marchent révèle dimportantes
solutions sur le mode de déplacement de ces animaux et sur ce quils ont en commun
avec les animaux terrestres vivant actuellement et ceux éteints.
Certains chercheurs utilisent la morphologie pour suggérer que les baleines sont les
descendantes des mesonychians, un groupe éteint de carnivores qui ressemblaient aux
hyènes avec des sabots.
Dautres utilisent lADN pour suggérer que les baleines et les hippopotames
sont plus proches les unes des autres quils ne le sont chacun de toute autre
espèce.
Les fossiles trouvés au Pakistan, lan dernier, donnent du poids à la 2e
théorie : les baleines descendent du groupe danimaux connus comme
" artiodactyles " (mammifères à sabots) dont les membres incluent
les moutons, vaches, cochons, chameaux, cerfs et hippopotames. Artiodactyle du grec
artios : même nombre et dactylos : doigt ou orteil, sont nommés pour leur
même nombre de doigts et orteils (2 ou 4) sur chaque main ou pied.
Les fossiles trouvés par Gingerich et les autres chercheurs constituent les 1ers et
seuls spécimens qui ont des chevilles comme celles des moutons. Certains des os de
cheville ont des caractéristiques qui placent les baleines dans le groupe des
artiodactyles.
Certains os de la cheville ont des caractéristiques spécialisées typiquement associées
avec ladaptation au fait de courir. Ces caractéristiques sont uniques aux
artiodactyles, vivants et éteints.
La présence de cheville artiodactyle chez la baleine primitive suggère fortement un
héritage commun plutôt quune évolution convergente, daprès Kenneth D. Rose
du " Program of functionnal Anatomy and Evolution " de
lUniversité école de médecine John Hopkins à Baltimore (Maryland). Une
évolution convergente est un processus par lequel différents groupes dorganismes
peuvent faire évoluer des caractéristiques similaires en réponse à des nécessités
environnementales particulières.
" Tandis que des chevilles chez les baleines primitives avaient été
découvertes par le passé, celles-ci sont les 1ères suffisamment préservées pour
apporter des éclaircissement sur les ancêtres des baleines ", nous dit
Rose dans larticle pré-cité de " Science ".
La découverte de Gingerich fait avancer à grand pas vers la résolution du conflit
relatif aux ancêtres des baleines, dit Rose. " Les fossiles apportent une
évidence morphologique que les baleines descendent des artiodactyles plutôt que des
mesonychians, apportant ainsi lévidence morphologique en accord avec les données
moléculaires ".
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Extraits
de " Chroniques de préhistoire et de protohistoire
finistériennes et des archéosciences pour 1999 "
de Pierre-Roland GIOT,
in : Bulletin de la Société Archéologique du Finistère , tome CXXVIII, année
1999, page 15.
Merci Pierre !
La baleine, un mets de prince
(
) On trouve peu d'os de mammifères marins
dans les sites archéologiques historiques littoraux de chez nous (j'en ai trouvé
quelques-uns à Saint-Urnel et à Lavret ; il en fut découvert à Tréguennec par G.-A.-
L. Boisselier). Cependant, considérés comme "poissons", baleines, marsouins ou
dauphins étaient permis comme nourriture de carême. En Angleterre, à
partir du XIe siècle, ces "poissons royaux" étaient réclamés par les
souverains comme nourriture royale. En Bretagne, selon M. Planiol, les
"poissons royaux" comprenaient les baleines, les "modoc" ou marsouins,
les dauphins, ainsi que les esturgeons, les alises et turbots, et ils appartenaient de
droit au prélat ou au baron du secteur. En 1181, l'enquête de Dol (faite par ordre
d'Henri II, roi d'Angleterre, pour le recouvrement des biens de l'église de Dol)
mentionne plusieurs fois les "magni pisces qui sunt de dominico
archiepiscop
et totum lewarec, et magni pisces sicut sunt lesturgeon, salmon,
balena, et alii magni pisces sunt de dominico archiepiscopi".
Les "gros poissons" associés au varech font penser au droit d'épave qui est
sous le contrôle de l'autorité banale. En 1128, Hervé de Léon fonde et donne au
prieuré de Saint-Martin de Morlaix "la dîme des grands poissons, c'est à dire la
baleine et les autres du même genre". En 1479, le vicomte de Rohan, seigneur de
Léon, "auquel château et capitaine (La Rochemaurice) lors que la mer a costé
devers la terre dudit vicomte est pris aucuns morhotz, les preneurs sont subjects sous
peine de grosses amendes les apporter et offrir audit capitaine qui les pourra prendre et
retenir à juste prix pour ledit vicomte. Et est tout ce vray et notoire au païs et en la
partie".
Il était utile de rappeler ces usages féodaux alimentaires qui, certainement,
découlaient des privilèges du Haut Moyen Age sinon de l'Antiquité
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Extraits de " Chroniques de préhistoire et de protohistoire finistériennes et
des archéosciences pour 2000"
de Pierre-Roland GIOT,
in : Bulletin de la Société Archéologique du Finistère , tome CXXIX, année
2000, pages 16 et 17.
Merci Pierre !
Et si nos ancêtres de la préhistoire
avaient représenté des baleines ?
(...) En dehors des pérégrinations de divers
saints sur des baleines-îles, il y a certainement là-dessous tout un domaine symbolique
et mythique. Du fait des conditions armoricaines, en général peu favorables à la
conservation des os, il nous échappe certainement toute l'importance des échouages
de cétacés, voire de leur pêche, pour les populations pré- et
protohistoriques. Il suffit de feuilleter des magazines illustrés ou non du XIXe siècle
pour se rendre compte du succès, au moins de curiosité, des échouages sur nos
littoraux.
La tendance de beaucoup de préhistoriens, inspirés
par leur vision personnelle des choses, vise à creuser davantage les significations
symboliques ou mythiques des legs matériels de ces passés lointains. C'est ainsi que
parallèlement, d'une part Serge Cassen, responsable du laboratoire de préhistoire de
l'Université de Nantes, et Alasdair Whittle, néolithicien bien connu et enseignant à
l'Ecole d'histoire et d'archéologie de l'université de Cardiff, se sont mis à flairer
sous un des motifs les moins bien compris des figurations de certains monuments
mégalithiques littoraux voisins de l'entrée du Morbihan (la soi-disant "hache-charrue")
des représentations symboliques de ces gros animaux qui pouvaient à
l'époque être nombreux dans ces eaux. A commencer par ce cas particulier, c'est très
convaincant.
Bien d'autres manières de voir et d'interpréter
d'autres figurations ou organisations pré et proto-historiques sont à prévoir. A
consommer avec modération, parfois.
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extrait de "Au
temps des baleiniers nantais"
de Catherine Vadon-Le Bras et Jean-Paul Queuille
Editions C.M.D. - 1998
Merci Armelle !
Ce que disait Thomine en 1824 :
gravure du 16ème siècle
(...) L'épuisement progressif des champs de pêche
contraint les baleiniers à chasser de plus en plus loin. Déjà en 1824,
Thomine, écologiste bien avant l'heure, s'inquiétaitde l'extermination
des baleines :
" Si l'on considère le nombre et l'avidité des pêcheurs de toutes les
nations qui poursuivent la baleine de toutes les parties de l'océan, et la voracité des
ennemis naturels qui lui font la guerre dans toutes les zones, tels que le squale-requin,
le squale-scie, le dauphin-gladiateur ou cachalot, etc., on doit présumer que cette
espèce gigantesque finira par ne plus subsister que dans le souvenir des hommes. La
nature n'est immortelle que dans son ensemble."
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Que savait-on de la baleine au 12ème siècle ?
extrait de "BT" n° 524 - 20 mai 1962
"La baleine est une très grosse bête qui
habite la mer. Le dos couvert de sable, elle demeure à fleur d'eau, immobile. Le marin
croit que c'est une île, débarque, s'apprête à s'y installer. Mais dès que l'on fait
du feu, la baleine plonge et ceux qu'elle portait sont noyés. Quand la baleine veut
manger, elle baille ; les petits poissons, attirés par l'odeur exquise qui se dégage de
sa bouche, s'y précipitent et sont engloutis."
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Arrêtez le
massacre !
extrait de "BT" n° 524 - 20 mai
1962
"BT", c'est "Bibliothèque de Travail", une revue mensuelle du
mouvement Freinet proposant de la documentation pédagogique, et destinée en particulier
à l'école primaire.
"Les spécialistes estiment que l'on tue trop
de baleines. Rien qu'au cours de la campagne 1959-1960, 64 489 cétacés, représentant 15
511 unités baleine bleue*, ont été pris. Le total
autorisé était de 14 500. Le tableau ci-dessous indique les pays qui chassent la
baleine.
* Une baleine bleue
= 2 rorquals communs - 2,5 mégaptères = 6 rorquals de Rudolphi. Si un bateau a pris 5
baleines bleues, 18 rorquals communs, 15 mégaptères et 12 rorquals de Rudolphi, la
Commission Baleinière Internationale considère qu'il a tué 5 + 9 + 6 + 2 = 22 unités
baleine bleue."
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Echouage d'un Cachalot Pygmée en 1910 sur l' l'île d'Oléron
extrait de "Les gens de mer" - Nelson Cazeils - Editions Ouest
France - 1999
Merci Pierre et Michèle !
Depuis des lustres, les habitants de Domino sont
habitués aux échouages de baleines mortes - surtout des rorquals - apportées sur leurs
grèves par les courants et les coups de vents. Mais ce 3 septembre 1910,
ils sont les premiers surpris de découvrir un curieux animal qui, avec sa machoire
inférieure étroite et très courte, ressemble à un mini-cachalot.
Très rare dans nos mers, ce cétacé est un Kogia Breviceps, appelé
aussi cachalot pygmée, et qui vit dans les eaux chaudes et profondes, principalement au
large de l'Amérique. Sur les côtes françaises, il n'a été identifié la première
fois qu'en 1905, à Roscoff.
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Archéologie - Il y
a 2000 ans, on en mangeait déjà !
Pierre Carrié - archéologue à St Evarzec - 29
A Plouer sur Rance, entre Dinan et Dinard dans les
Côtes d'Armor, une ferme datée de plus de 2000 ans a livré les vestiges de ses
structures ainsi que de nombreux témoignages de la vie des gaulois qui y vécurent.
Les archéologues, en examinant les restes osseux
retrouvés dans des fosses, ont été intrigués par certains fragments de crânes et de
vertèbres qui ont été envoyés pour analyse à M. Robinat du Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris.
Aucun doute : il s'agit d'éléments du squelette de
deux cétacés de 3 à 4 mètres de long, probablement des dauphins de l'espèce des
globicéphales. Ces animaux ont certes pu être pêchés mais il est plus raisonnable
d'imaginer des bêtes échouées sur la rive de la ria de la Rance en contrebas de la
ferme, à 15 km des côtes de la Manche. Des traces de découpe sont décelables sur ces
ossements, ce qui prouve que ces animaux ont été débités probablement pour être
consommés.
D'importants rejets de coquillages (berniques,
moules, notamment) montrent que les ressources maritimes étaient exploitées.
Les autres éléments recueillis indiquent que les
habitants de cette ferme consommaient les animaux de leur élevage, surtout des bovins et
des porcs, ainsi que des cervidés représentés par 20% des ossements recueillis.
N'en déplaise à Astérix et Obélix qui vécurent tout près de là, il n'a été
trouvé aucun ossement de sangliers ! Idéfix devrait s'en satisfaire.
(fouilles dirigées par M. Yves
Ménez, Conservateur des Antiquités de Rennes, de 1987 à 1989, in "Une ferme
de l'Armorique gauloise. Le Boisanne à Plouer sur Rance, Côtes d'Armor", DAF,
Maison des Sciences de l'Homme, Paris)
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