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Classification des cétacés : toutes les fiches

La baleine qui marche : l'ancêtre des baleines ?
La baleine, un mets de prince
Et si nos ancêtres de la préhistoire avaient représenté des baleines ?

Un écologiste en 1824
Que savait-on de la baleine au 12e siècle ?
Arrêtez le massacre ! un article de 1962

Echouage d'un Cachalot pygmée en 1910 sur l'île d'Oléron
Les dauphins, des fléaux à abattre en 1902
De l'actualité ancienne : fouilles archéologiques et cétacés en Manche

nationalgeographic.com
David Braun – National Geographic News – 19 septembre 2001
traduit et adapté par Armelle Guyot

L’ancienne baleine qui marche fait la lumière sur l’ancêtre des géantes de l’océan baleine-a-pattes.jpg (21071 octets)

Les scientifiques ont trouvé des squelettes fossilisés de 2 nouvelles espèces de baleines primitives avec des membres, doigts et orteils bien développés, confirmant l’évidence du point de vue génétique, que l’hippopotame est l’animal terrestre moderne le plus proche des géantes de la mer.
Il est connu, depuis longtemps, que les baleines sont des mammifères qui s’installèrent dans la mer il y a environ 50 millions d’années. Mais quel est leur lien aux autres mammifères, ce sujet est toujours controversé.
Les baleines sont des animaux à sang chaud comme nous – c’est connu depuis longtemps " nous dit le paléontologue Ph. D. Gingerich de l’université du Michigan. " Cependant elles sont si différentes des autres animaux à sang chaud et à fourrure qu’elles en sont mystérieuses : saura-t-on comment elles en sont venues à vivre dans la mer et quels ancêtres elles ont pu avoir sur terre ? "
(…) La découverte des fossiles de baleines qui marchent révèle d’importantes solutions sur le mode de déplacement de ces animaux et sur ce qu’ils ont en commun avec les animaux terrestres vivant actuellement et ceux éteints.
Certains chercheurs utilisent la morphologie pour suggérer que les baleines sont les descendantes des mesonychians, un groupe éteint de carnivores qui ressemblaient aux hyènes avec des sabots.
D’autres utilisent l’ADN pour suggérer que les baleines et les hippopotames sont plus proches les unes des autres qu’ils ne le sont chacun de toute autre espèce.
Les fossiles trouvés au Pakistan, l’an dernier, donnent du poids à la 2e théorie : les baleines descendent du groupe d’animaux connus comme " artiodactyles " (mammifères à sabots) dont les membres incluent les moutons, vaches, cochons, chameaux, cerfs et hippopotames. Artiodactyle du grec artios : même nombre et dactylos : doigt ou orteil, sont nommés pour leur même nombre de doigts et orteils (2 ou 4) sur chaque main ou pied.
Les fossiles trouvés par Gingerich et les autres chercheurs constituent les 1ers et seuls spécimens qui ont des chevilles comme celles des moutons. Certains des os de cheville ont des caractéristiques qui placent les baleines dans le groupe des artiodactyles.
Certains os de la cheville ont des caractéristiques spécialisées typiquement associées avec l’adaptation au fait de courir. Ces caractéristiques sont uniques aux artiodactyles, vivants et éteints.
La présence de cheville artiodactyle chez la baleine primitive suggère fortement un héritage commun plutôt qu’une évolution convergente, d’après Kenneth D. Rose du " Program of functionnal Anatomy and Evolution " de l’Université – école de médecine John Hopkins à Baltimore (Maryland). Une évolution convergente est un processus par lequel différents groupes d’organismes peuvent faire évoluer des caractéristiques similaires en réponse à des nécessités environnementales particulières.
Tandis que des chevilles chez les baleines primitives avaient été découvertes par le passé, celles-ci sont les 1ères suffisamment préservées pour apporter des éclaircissement sur les ancêtres des baleines ", nous dit Rose dans l’article pré-cité de " Science ".
La découverte de Gingerich fait avancer à grand pas vers la résolution du conflit relatif aux ancêtres des baleines, dit Rose. " Les fossiles apportent une évidence morphologique que les baleines descendent des artiodactyles plutôt que des mesonychians, apportant ainsi l’évidence morphologique en accord avec les données moléculaires ".

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Extraits de " Chroniques de préhistoire et de protohistoire finistériennes et des archéosciences pour 1999 "
de Pierre-Roland GIOT,
in : Bulletin de la Société Archéologique du Finistère , tome CXXVIII, année 1999, page 15.
Merci Pierre !

La baleine, un mets de prince

(…) On trouve peu d'os de mammifères marins dans les sites archéologiques historiques littoraux de chez nous (j'en ai trouvé quelques-uns à Saint-Urnel et à Lavret ; il en fut découvert à Tréguennec par G.-A.- L. Boisselier). Cependant, considérés comme "poissons", baleines, marsouins ou dauphins étaient permis comme nourriture de carême. En Angleterre, à partir du XIe siècle, ces "poissons royaux" étaient réclamés par les souverains comme nourriture royale. En Bretagne, selon M. Planiol, les "poissons royaux" comprenaient les baleines, les "modoc" ou marsouins, les dauphins, ainsi que les esturgeons, les alises et turbots, et ils appartenaient de droit au prélat ou au baron du secteur. En 1181, l'enquête de Dol (faite par ordre d'Henri II, roi d'Angleterre, pour le recouvrement des biens de l'église de Dol) mentionne plusieurs fois les "magni pisces qui sunt de dominico archiepiscop… et totum lewarec, et magni pisces sicut sunt lesturgeon, salmon, balena, et alii magni pisces sunt de dominico archiepiscopi".
Les "gros poissons" associés au varech font penser au droit d'épave qui est sous le contrôle de l'autorité banale. En 1128, Hervé de Léon fonde et donne au prieuré de Saint-Martin de Morlaix "la dîme des grands poissons, c'est à dire la baleine et les autres du même genre". En 1479, le vicomte de Rohan, seigneur de Léon, "auquel château et capitaine (La Rochemaurice) lors que la mer a costé devers la terre dudit vicomte est pris aucuns morhotz, les preneurs sont subjects sous peine de grosses amendes les apporter et offrir audit capitaine qui les pourra prendre et retenir à juste prix pour ledit vicomte. Et est tout ce vray et notoire au païs et en la partie".
Il était utile de rappeler ces usages féodaux alimentaires qui, certainement, découlaient des privilèges du Haut Moyen Age sinon de l'Antiquité…

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Extraits de " Chroniques de préhistoire et de protohistoire finistériennes et des archéosciences pour 2000"
de Pierre-Roland GIOT,
in : Bulletin de la Société Archéologique du Finistère , tome CXXIX, année 2000, pages 16 et 17.
Merci Pierre !

Et si nos ancêtres de la préhistoire avaient représenté des baleines ?

(...) En dehors des pérégrinations de divers saints sur des baleines-îles, il y a certainement là-dessous tout un domaine symbolique et mythique. Du fait des conditions armoricaines, en général peu favorables à la conservation des os, il nous échappe certainement toute l'importance des échouages de cétacés, voire de leur pêche, pour les populations pré- et protohistoriques. Il suffit de feuilleter des magazines illustrés ou non du XIXe siècle pour se rendre compte du succès, au moins de curiosité, des échouages sur nos littoraux.

La tendance de beaucoup de préhistoriens, inspirés par leur vision personnelle des choses, vise à creuser davantage les significations symboliques ou mythiques des legs matériels de ces passés lointains. C'est ainsi que parallèlement, d'une part Serge Cassen, responsable du laboratoire de préhistoire de l'Université de Nantes, et Alasdair Whittle, néolithicien bien connu et enseignant à l'Ecole d'histoire et d'archéologie de l'université de Cardiff, se sont mis à flairer sous un des motifs les moins bien compris des figurations de certains monuments mégalithiques littoraux voisins de l'entrée du Morbihan (la soi-disant "hache-charrue") des représentations symboliques de ces gros animaux qui pouvaient à l'époque être nombreux dans ces eaux. A commencer par ce cas particulier, c'est très convaincant.

Bien d'autres manières de voir et d'interpréter d'autres figurations ou organisations pré et proto-historiques sont à prévoir. A consommer avec modération, parfois.

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extrait de "Au temps des baleiniers nantais"
de Catherine Vadon-Le Bras et Jean-Paul Queuille
Editions C.M.D. - 1998

Merci Armelle !

Ce que disait Thomine en 1824 :

baleine16eme.jpg (33932 octets)gravure du 16ème siècle

(...) L'épuisement progressif des champs de pêche contraint les baleiniers à chasser de plus en plus loin. Déjà en 1824, Thomine, écologiste bien avant l'heure, s'inquiétaitde l'extermination des baleines :
" Si l'on considère le nombre et l'avidité des pêcheurs de toutes les nations qui poursuivent la baleine de toutes les parties de l'océan, et la voracité des ennemis naturels qui lui font la guerre dans toutes les zones, tels que le squale-requin, le squale-scie, le dauphin-gladiateur ou cachalot, etc., on doit présumer que cette espèce gigantesque finira par ne plus subsister que dans le souvenir des hommes. La nature n'est immortelle que dans son ensemble."

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Que savait-on de la baleine au 12ème siècle ?
extrait de "BT" n° 524 - 20 mai 1962

"La baleine est une très grosse bête qui habite la mer. Le dos couvert de sable, elle demeure à fleur d'eau, immobile. Le marin croit que c'est une île, débarque, s'apprête à s'y installer. Mais dès que l'on fait du feu, la baleine plonge et ceux qu'elle portait sont noyés. Quand la baleine veut manger, elle baille ; les petits poissons, attirés par l'odeur exquise qui se dégage de sa bouche, s'y précipitent et sont engloutis."

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Arrêtez le massacre !
extrait de "BT" n° 524 - 20 mai 1962
"BT", c'est "Bibliothèque de Travail", une revue mensuelle du mouvement Freinet proposant de la documentation pédagogique, et destinée en particulier à l'école primaire.

"Les spécialistes estiment que l'on tue trop de baleines. Rien qu'au cours de la campagne 1959-1960, 64 489 cétacés, représentant 15 511 unités baleine bleue*, ont été pris. Le total autorisé était de 14 500. Le tableau ci-dessous indique les pays qui chassent la baleine.

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* Une baleine bleue = 2 rorquals communs - 2,5 mégaptères = 6 rorquals de Rudolphi. Si un bateau a pris 5 baleines bleues, 18 rorquals communs, 15 mégaptères et 12 rorquals de Rudolphi, la Commission Baleinière Internationale considère qu'il a tué 5 + 9 + 6 + 2 = 22 unités baleine bleue."

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Echouage d'un Cachalot Pygmée en 1910 sur l' l'île d'Oléron
extrait de "Les gens de mer" - Nelson Cazeils - Editions Ouest France - 1999
Merci Pierre et Michèle !

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Depuis des lustres, les habitants de Domino sont habitués aux échouages de baleines mortes - surtout des rorquals - apportées sur leurs grèves par les courants et les coups de vents. Mais ce 3 septembre 1910, ils sont les premiers surpris de découvrir un curieux animal qui, avec sa machoire inférieure étroite et très courte, ressemble à un mini-cachalot.
Très rare dans nos mers, ce cétacé est un Kogia Breviceps, appelé aussi cachalot pygmée, et qui vit dans les eaux chaudes et profondes, principalement au large de l'Amérique. Sur les côtes françaises, il n'a été identifié la première fois qu'en 1905, à Roscoff.

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Les dauphins, des fléaux à abattre en 1902
extrait de "Les gens de mer" - Nelson Cazeils - Editions Ouest France - 1999
Merci Pierre et Michèle !

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De 5 à 25 francs par tête de dauphin ou de marsouin, telles sont les primes offertes aux pêcheurs à la fin du XIXe siècle par les conseils généraux, les prud'hommies et l'administration de la Marine. On ne compte plus les rissoles, les sardinaux et autres filets déchirés par ces cétacés. Les mammifère marins sont alors considérés comme de véritables fléaux qu'il importe de combattre par tous les moyens. Tout est bon pour les détruire : la dynamite, le harpon, les armes à feu ou encore un piège employé contre les renards. Ce dernier consiste en un petit engin que l'on camoufle dans une sardine ou un maquereau. Lorsqu'un cétacé saisit et avale l'appât, un système libère deux aiguilles qui perforent l'estomac de l'animal. Mais toutes ces méthodes "artisanales" ne parviendront pas à endiguer la prolifération de ces "brigands" de la mer. A Marseille en 1894, on envisage d'armer un vapeur qui se consacrerait entièrement à la guerre contre les cétacés méditerranéens. Brest mobilise en 1902 ses torpilleurs afin de canonner les marsouins qui font la loi dans la baie de Douarnenez. Rien n'y fait : l'année suivante, ce sont les dauphins qui mettent en pièces les filets des pêcheurs, fatalistes...

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Archéologie - Il y a 2000 ans, on en mangeait déjà !
Pierre Carrié - archéologue à St Evarzec - 29

A Plouer sur Rance, entre Dinan et Dinard dans les Côtes d'Armor, une ferme datée de plus de 2000 ans a livré les vestiges de ses structures ainsi que de nombreux témoignages de la vie des gaulois qui y vécurent.

Les archéologues, en examinant les restes osseux retrouvés dans des fosses, ont été intrigués par certains fragments de crânes et de vertèbres qui ont été envoyés pour analyse à M. Robinat du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.

Aucun doute : il s'agit d'éléments du squelette de deux cétacés de 3 à 4 mètres de long, probablement des dauphins de l'espèce des globicéphales. Ces animaux ont certes pu être pêchés mais il est plus raisonnable d'imaginer des bêtes échouées sur la rive de la ria de la Rance en contrebas de la ferme, à 15 km des côtes de la Manche. Des traces de découpe sont décelables sur ces ossements, ce qui prouve que ces animaux ont été débités probablement pour être consommés.

D'importants rejets de coquillages (berniques, moules, notamment) montrent que les ressources maritimes étaient exploitées.

Les autres éléments recueillis indiquent que les habitants de cette ferme consommaient les animaux de leur élevage, surtout des bovins et des porcs, ainsi que des cervidés représentés par 20% des ossements recueillis.
N'en déplaise à Astérix et Obélix qui vécurent tout près de là, il n'a été trouvé aucun ossement de sangliers ! Idéfix devrait s'en satisfaire.

(fouilles dirigées par M. Yves Ménez, Conservateur des Antiquités de Rennes, de 1987 à 1989, in "Une ferme de l'Armorique gauloise. Le Boisanne à Plouer sur Rance, Côtes d'Armor", DAF, Maison des Sciences de l'Homme, Paris)

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